AG de la Fédération des Courses de Basse Normandie
Article paru dans le pays d'Auge le 11 avril
Lisieux
Les présidents de France Galop et du Cheval Français font le point sur la situation de leur institution
Les présidents de France Galop et Le Cheval Français étaient cette semaine à Lisieux. Ils ont fait état de la situation de la filière. Une situation préoccupante.
De gauche à droite : Dominique de Bellaigue, Daniel Miette et Bertrand Bélinguier.
« Nous devons trouver 50 millions d’euros ». Bertrand Bélinguier et Dominique de Bellaigue, respectivement présidents de France Galop et du Cheval Français ont profité de leur présence à Lisieux à l’occasion de l’assemblée générale de la fédération régionale des courses de Basse-Normandie pour faire le point sur la situation de leur institution. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que si elle n’est pas encore complètement grave, la situation est préoccupante.
Depuis l’ouverture du marché des paris en ligne par la loi du 12 mai 2010, la filière hippique française enviée et reconnue au travers l’Europe et même le monde, grâce à son financement basé sur le PMU, montre quelques signes de faiblesses.
« Dans un contexte économique difficile, le PMU pour l’exercice 2013-2014 a enregistré une baisse des enjeux de 50 millions d’euros », explique Bertrand Bélinguier.
« Nous avons présenté cette situation aux ministères de tutelle, Agriculture et Budget, expliquant que nous voulions mettre en place un plan d’économie pour réduire l’ensemble de l’activité de 50 millions ».
77 000 emplois
Le
« bon client » qu’est l’institution -elle ne pèse pas moins de 1 milliard d’euros en prélèvement direct sans compter tous les impôts des 77 000 professionnels de la filière- espérait un coup de main de la part de l’Etat. Mais au final, c’est la TVA qui augmente, la taxe affectée qui passe de 8 à 5,9 %. Et après le remaniement ministériel, tout l’exercice de pédagogie effectué depuis plusieurs années et notamment grâce à l’important travail réalisé par un comité dirigé par le sénateur augeron Ambroise Dupont, sera à refaire.
« Nous allons devoir réexpliquer ce que la filière représente pour la société », souligne le patron de France Galop. « Et que si on lui tape dessus, elle ne sera plus créatrice d’emplois. Mais nous sommes déterminés. Nous devons être présents à Bruxelles en tant que filière hippique pour promouvoir l’importance économique que nous représentons et agir avec les différentes fédérations européennes « .
Outre la situation économique difficile, l’ouverture des paris en ligne, on l’a dit, n’a évidemment pas fait de bien. Des solutions ont été trouvées bien sûr comme l’organisation des courses en matinée ainsi que l’augmentation des réunions en nocturne afin d’étendre le nombre de courses et donc les possibilités d’enjeux. Il a fallu également que le PMU s’ouvre aux paris sportifs et poker pour éviter que les parieurs filent à la concurrence
. « Il a fallu financer ces nouveaux jeux qui n’apportent pas encore leur obole à la filière hippique », explique pour sa part Dominique de Bellaigue.
« Nous sommes toujours dans la période où nous devons investir pour récolter ». Et pour couronner le tout, les points de jeu diminuent.
« 650 disparaissent chaque année ». Et le président du Cheval Français de conclure :
« Il n’y a pas de jeu hippique durable sans volonté politique. Cette volonté politique existe-elle encore ? »