JOURNEE DE LA FEMME

LES FEMMES ET LE CHEVAL

 

 

 

En 2008, dans un article  consacré  à la place de la femme  avec le cheval nous écrivions :

Faut-il que  l’homme ait une piètre  opinion de sa compagne  pour qu’encore, au début du 21ème siècle, il en soit réduit à la considérer en termes de quotas pour animer la société.  Dix ans plus tard, à l’aune d’avancées législatives, de l’engagement de femmes courageuses et, hélas d’événements douloureux, les choses ont évolué.

S’il fallait  effectuer une démonstration de la vaillance, de la témérité  des femmes  et de la nécessité de leur laisser naturellement la place qui leur revient ; c’est par le biais  de leur association  au cheval qu’elle serait la plus convaincante.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lady Godiva

Au 11ème siècle, le Comte Léofric réglait en maître sur la région anglaise de Coventry. Route insolence de ses sujets était châtiée par des corvées et autres augmentations de fermage . Son épouse, la pieuse Lady Godiva refusait de faire les frais de sa tyrannie et fit sienne la cause des manants.

Le Comte accepta d’alléger les charges à conditions qu’elle traversât  la ville entièrement nue. Malgré un renfort de publicité, c’est dans des rues désertes, devant des volets clos, qu’elle releva  le défi, montée  sur sa jument Anabel. Un défi dont les habitants ne voulaient manifestement pas  lui faire subir l’humiliation.

Nadejda  Dourova

Plus tard, dans l’Ukraine de la fin du 18ème siècle, naît, d’une famille aristocratique, Nadejda  Dourova. Détestée par sa mère à une nounou bien spéciale : le hussard Asrakhov qui l’éduque avec des pistolets et des chants militaires. Adolescente, elle tombe amoureuse  d’Alcide, un cheval qui lui permettra, déguisée en homme, de combattre Napoléon à Friedland et à la Moscova. Son histoire, liens  qu’elle entretenait avec Alcide, l’amour qu’elle portait aux chevaux, fut traduite dans un ouvrage  évocateur : «  La hussarde qui préférait les chevaux aux hommes ».

Lata Brandisova

L’histoire de Lata Brandisova s’est perdue dans les méandres de l’Histoire… Un livre, écrit par Richard Askwith, va permettre de la (re)découvrir. Un article de The Telegraph résume rapidement son destin pas comme les autres… La Tchèque Lata Brandisova est la première femme à avoir gagné le mythique Grand National de Pardubice. Cette victoire est devenue le symbole de la résistance du pays face à la montée du nazisme. Née en 1895, issue d’une famille de nobles qui perdra ses titres suite à la Première Guerre mondiale, Lata Brandisova était une passionnée de cheval. Mais les femmes ne pouvaient pas monter en course jusqu’en 1920. Elle a monté en plat dans un premier temps, mais son rêve était l’obstacle et le Grand National de Pardubice. Plusieurs fois placée, elle s’imposera avec sa jument de cœur, Norma, en 1937, devant les cavaliers SS qui restaient sur plusieurs succès dans l’épreuve. Cette victoire aurait été vécue comme un véritable affront par Berlin. (Source Jour de Galop)

 

Les Sports Equestres : En  avance ?? Vous croyez !

C’est un lieu commun  de  dire que les sports équestres sont les seuls  que les hommes et les femmes pratiquent à égalité  sans discrimination.

Là, on vous énumère  le nom des femmes   qui ont remporté la Coupe du Monde de  Jumping, à commencer par  l’Américaine  Mélanie Smith  en 1981, celles, nombreuses qui sont devenues championnes olympique de dressage  voire  de jumping par équipes telle Pénélope Leprévost à Rio en  2016. Dans cette énumération on ne manquera pas de citer  la Française  Janou Lefèvre, Championne du monde « féminine »  de jumping  en  70 et 74 . Il n’y eut que 3 éditions . La première fut remportée en 65 par une Britannique.

  Le 29 août 1999, sur le « All British Show Jumping Ground » d’Hickstead, la Normande Alexandra Ledermann devenait la 1ère femme Championne d’Europe individuelle  avec Rochet M.

Alors ! Tout va bien !

On pourrait le penser dans la mesure où, à la lecture du calendrier international, à l’exception de la voltige, discipline récente, on ne relève  pas , en dressage, en concours complet , en attelage  de compétitions  réservées soit aux, hommes, soit aux femmes.

 

Les CSI Ladies : Un paradoxe 

Dans ce contexte d’égalité – hommes-femmes,  pourquoi  diable, trouve-t-on, en nombre limité certes  des compétitions  strictement féminines sous le label  « CSIL » sans que le pendant pour les hommes existe ?

Paradoxe  n’est-ce-pas ! D’autant  que c’est en France qu’on en dénombre le plus. Onze, contre 2 en Allemagne, 1 à Abu Dhabi   et celle de Malines. L’épreuve flamande  est intégrée au CSI5  et labellisée  CSIW5/CSI2. 

Cette situation anachronique a selon nous deux inconvénients. Elle est discriminatoire et  dévalorisante. Sexiste  elle cantonne les  femmes dans ces épreuves comme pour  démontrer l’inverse  de la règle générale  en vigueur  dans toutes les autres grandes compétitions de la discipline.

Lors de discussions à bâtons rompus, nous avons pu évoquer le sujet tant avec  Philippe Guerdat qu’avec John  Roche, le boss du jumping  à la FEI. L’un et l’autre reconnaissent qu’il  faudra mettre le sujet sur la table. En France, nous avons la chance d’avoir une DTN  dont la mission est entre autre de valoriser l’égalité homme-femmes dans les sports équestres. Alors, la question  ne se pose –t-elle pas pour  le Championnat de France des cavalières de saut d'obstacles, unique compétition féminine  officielle au sein de la Fédération Française d’Equitation. Le débat est ouvert.

 

Le cheval meilleur ami de l’homme

Une maxime à méditer au féminin