DINARD

Grand Prix Rolex

Max "KuK" Kühner

Les Normands Staut et Boudant aux flots

Dans l'Empire des Habsbourg, l'expression "Kaiserliche und Königliche" était la manifestation de la puissance impériale et royale que François Joseph avait sur l'Autriche et la Hongrie. Sur le stade du Val Poré, ceint de près de 20000 spectateurs aussi enthousiastes que ceux qui accompagnent la marche de Radetzki au Musikverein le 1er janvier ; l'Autrichien Max Kühner a été tout autant impérial que royal en remportant le Grand Prix avec son hongre de 12 ans Elektric Blue P.

de nos envoyés sur place : Charlotte Meury-Bougie et Jean Bougie

Dinard : glamour et populaire

Le stade équestre à lui seul, de par l'histoire de la ville tout autant que la sienne, impose naturellement des codes. Des codes que d'aucuns considèrent comme surannés mais qui, dans notre société trépidante, sont autant apaisants que rassurants. C'est dans cet état d'esprit, malgré quelques arrosages célestes dont la Bretagne tire sa réputation, que depuis jeudi dernier, sur la piste en sable et sur le green qui restera toujours très praticable, les innombrables épreuves des CSI1, 3 et 5 se sont remarquablement articulées.

Dinard 2024 : C'est oui!!

CSIO de France dans les années 80, passé par une funeste période, le stade du Val Porée tel que nous l'avons vu surtout pour le final, brille aujourd'hui de tous ses feux. Pourtant, une petite musique laissait, ces derniers temps, entendre que 2023 serait la dernière édition organisée par la famille Mars. Avant le tour d'honneur, Madame Danièle Mars qui avait par sa présence permanente et bienveillante, à tout instant, veillé sur le bien-être de tous, tout autant que sur la rigueur des opérations, coupait totalement court à cette rumeur et confirmait avec force que le Concours international de Dinard se déroulerait bien du 18 au 21 juillet, soit une semaine avant les Jeux Olympiques. Nous voilà rassurés !

Max Kühner déjoue les pronostics

Lauréat avec brio de la grosse épreuve de vendredi avec Iliana, Henrik Von Eckermann continuait à marcher sur l'eau. Après la qualification pour le barrage de Rodrigo Pessoa, lui aussi royal avec Major Tom on imaginait que pour le N°1 mondial, ce parcours n'allait être qu'une formalité. Et patatras ! C'est le N°1 qui tombait. Julien Epaillard lui, laissa deux barres au sol. Dubai n'est pas encore au top de ses capacités sur cette hauteur. Et le sablier des concurrents s'égrenant , on parvint à compter 15 barragistes. Trop ! Trois d'entre eux n'eurent que leurs yeux pour pleurer en passant à la caisse. Manifestement, même si en rejoignant ses pénates normands, il était un peu déçu, il n'en demeure pas moins que sa qualification pour le barrage avec Brazyl du Mezel restera un bon souvenir pour FX Boudant. L'autre Normand Kevin Staut termine 6ème. Dans une équitation faite du mélange habile de la liberté, dosée de l'injonction fine qu'il donnait à Beau de Laubry Z, il dessina des parcours qui nous ravîmes.

Shane Sweetnam et James Kann Cruz

Comme ses compatriotes depuis le début du concours, l'Irlandais Sweetnam avec James Kann Cruz, s'était installé avec autorité en tête. Martin Fuchs pourtant à l'ouvrage avec le vainqueur de 2022 Leone Jei, ne parvint pas à le déloger. Gregory Wathelet non plus avec le SF Breton Bond James Bond de Hay qui sera sans aucun doute son cheval olympique tant il a fait étalage de ses moyens. Michael Pender, le 2ème des trois Irlandais qualifiés, échoua aussi. Le jeune belge Gilles Thomas se contenta d'un train de sénateur avec Luna van het Dennehof.

Steve Guerdat avec Dynamix de Belheme avait les cartes pour rafler la mise. Il se manqua sur l'avant dernier oxer. Yuri Mansur fauta en début de parcours avec Miss Blue Saint- Blue Farm et Conor Swail, le troisième irlandais à qui l'on attribua le rôle pourfendeur final se classait 15ème et bon dernier pour 11 points de pénalité.

FX Boudant et Brazil du Mezel

Parce que dans tout cela et avant eux, c'est bien Max Kühner qui tira les marrons du feu. En allemand : "die Kastanien aus dem Feuer hollen".

C'est qui Max ? Il est né le 15 janvier 1974 à Starnberg, près de Munich, où il est installé. Mécontent de ne pas être sélectionné dans l'équipe allemande pour les championnats, il décide en 2015, comme l'avait fait avant lui Hugo Simon, de passer sous pavillon autrichien.

Depuis, il s'est mis en valeur en terminant 6 et 9ème des finales de Coupe du Monde avec Chardonnay. Aujourd'hui, il est associé au SF Coriolis des Isles avec lequel il remportait, au printemps, une épreuve au saut Hermès. Avec Elektric Blue P, il avait, en 2021, remporté le Grand Slam Rolex de Bois le Duc et le Prix d'Europe à Aix la Chapelle.

Elektric Blue P est un hongre du studbook DSP ( comme Alice avec Simone Blum) par Eldorado van de Zeshoek Tn et une mère par For Pleasure. Né chez l'éleveur Pfitzmann à Löwenberger Land près de Berlin, il fut monté jusqu'à l'âge de 6 ans par Helmut Schönstetter.